Tout récapituler en Jésus-Christ

Saint Paul le disait déjà de son temps : Les temps sont mauvais… dies mali sunt (Eph. v, 6). Cette plainte qui étreint le cœur n’est pas un reproche fait à Dieu ni un manque de confiance en lui ; elle n’est que la tristesse que le péché répand partout, même chez ceux qui le répudient.

Le mauvais temps de notre temps se manifeste de deux manières : une longue et sombre nuit qui s’étend sur l’Église catholique ; une sourde et lourde angoisse devant le fréquent échec de l’éducation chrétienne dispensée dans les familles et les écoles.

Notre Seigneur a prévenu que tout royaume divisé contre lui-même sera dévasté (Omne regnum divisum contra se desolabitur, Matth. XII, 25). La division au profond de notre âme ne serait-elle pas une cause majeure de la malice des jours ? on bronche devant l’exigence de l’intégrité de la foi ; on instruit et on éduque sans placer en Jésus-Christ seul l’unité des intelligences et des cœurs.

C’est aller au rebours de ce que saint Paul annonçait aux Corinthiens : « Je n’ai pas jugé savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié — Non enim judicavi me scire aliquid inter vos, nisi Jesum Christum, et hunc crucifixum (I Cor. II, 2). »

Comme remède salutaire à la pernicieuse division de l’âme, méditons avec le Père Garrigou-Lagrange l’unité de Jésus-Christ et de son Église. En l’Église irriguée par les sacrements, nous sommes membres de Jésus-Christ crucifié ; nous sommes rachetés et sauvés par le Fils de Dieu incarné, le Verbe éternel en qui tout a été créé, qui « illumine tout homme venant en ce monde » (Jo. I, 9). En Jésus-Christ tête de son Corps mystique, tout est un, tout est récapitulé, de la Trinité infiniment glorieuse jusqu’au verre d’eau fraîche donné en son nom (Matth. X, 42), de la toute-puissance créatrice à l’humble acte de la raison droite qui aime la vérité (II Thess. II, 10).

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